De nombreux acteurs des milieux de l’habitation et de l’enseignement supérieur se réunissent à Montréal mardi après-midi afin de trouver des solutions à la pénurie de logements étudiants qui sévit dans plusieurs villes étudiantes au Québec.
Initiée par l’UTILE, une entreprise d’économie sociale qui développe des logements étudiants à but non lucratif, cette rencontre doit permettre dans un premier temps de dresser un bilan des besoins en matière de logement étudiant. « Ça fait plusieurs décennies qu’on ne construit pratiquement plus de logements étudiants au Québec, tandis que la population étudiante, elle, continue d’augmenter à un bon rythme. Il y a donc un déficit accumulé à combler », constate Laurent Levesque, le directeur général de l’UTILE.
M. Levesque indique qu’en l’absence de logements qui lui sont destinés, la population étudiante investit en grand nombre le marché locatif privé, ce qui crée une pression à la hausse sur les loyers dans les quartiers près des institutions d’enseignement. « Lorsqu’on construit du logement étudiant, ça libère de grands logements abordables sur le marché privé, qui deviennent alors disponibles pour les familles. Tout le monde y gagne », souligne-t-il.
La rencontre de mardi permet de réunir pour la première fois autour d’une même table plusieurs acteurs des milieux de l’habitation et de l’enseignement supérieur pour discuter de cet enjeu transversal à ces deux secteurs. La large participation à l’événement, qui regroupe deux ministères provinciaux, des associations étudiantes, des institutions d’enseignement et des organisations de la société civile, témoigne d’une prise de conscience collective sur l’importance d’agir sur cette question.
Les acteurs présents identifieront les mesures prioritaires à mettre en place pour augmenter l’offre de logements étudiants et discuteront des façons de coordonner les efforts de tous et chacun en vue d’en maximiser l’impact.
« Je suis heureuse devoir des organismes réfléchir en commun à des solutions pour loger les étudiants. Un des objectifs clairs de mon mandat est de diversifier l’offre en matière de logements afin de mieux répondre aux besoins de l’ensemble de la population québécoise, ce qui inclut les nombreuses personnes qui fréquentent nos institutions d’enseignement. Nous visons un meilleur équilibre pour desservir cette clientèle plus adéquatement et ainsi faciliter leur autonomie. L’UTILE, à cet égard, est un partenaire privilégié possédant une grande expertise dans de nombreux projets innovants et avec lequel nous travaillons étroitement pour améliorer les conditions d'habitation de la population étudiante. »
- France-Élaine Duranceau, ministre responsable de l’Habitation
« La question du logement étudiant est importante pour notre gouvernement. Il en va de la réussite de milliers d’étudiants aux quatre coins du Québec. Je tiens à saluer cette initiative d’UTILE qui vise à réunir tous les acteurs interpellés par ce défi d’accroître les options de logement étudiant sur tout le territoire. J’ai espoir que des solutions innovantes émergeront de cette première rencontre de travail. »
- Pascale Déry, ministre de l’Enseignement supérieur
« Les cégeps multiplient les efforts pour attirer et mener jusqu’à la réussite le plus grand nombre possible de jeunes, alors que le Québec doit composer avec une baisse démographique et des pénuries de main-d’œuvre. L’accès à un logement à coût raisonnable, à proximité de l’établissement qu’ils fréquentent, est cependant devenu un enjeu supplémentaire pour plusieurs jeunes sur l’ensemble de notre territoire, un enjeu qui nuit à la poursuite et à la réussite des études supérieures. Comme société, nous avons la responsabilité de faire en sorte que la population étudiante puisse se concentrer sur ses études sans avoir à s’inquiéter de sa capacité à se loger. »
- Bernard Tremblay, président-directeur général de la Fédération des cégeps
« Dans un contexte de hausse fulgurante du coût de la vie, nous constatons que trouver un toit représente une charge mentale et un poids financier de plus en plus important pour la population étudiante. Il est donc encourageant de voir les acteurs du milieu de l’enseignement supérieur réaliser l'ampleur de la crise du logement étudiant que nous traversons et se concerter pour la résoudre. Dans ce processus, la FECQ se réjouit de pouvoir porter la voix des étudiant.e.s du réseau collégial, dont les préoccupations et les réalités doivent devenir un élément clé de la réflexion qui s’amorce aujourd’hui. »
- Maya Labrosse, présidente de la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ)
« Toutes et tous sont conscients de la difficulté qu’ont les étudiantes et les étudiants à trouver des logements abordables. La nécessité de trouver des solutions est criante. »
- Samy-Jane Tremblay, présidente de l'Union étudiante du Québec (UEQ)
« De plus en plus d’étudiants-es autochtones souhaitent effectuer un retour aux études post-secondaires, mais leurs réalités parentales et les nombreuses embuches afin d’avoir accès à un logement adéquat compromettent ces aspirations. Il est important que l’ensemble des acteurs concernés, autochtones et allochtones, travaillent en partenariat pour soutenir la réalisation d’initiatives novatrices comme celles que la SIRCAAQ déploie. Les politiques publiques des gouvernements québécois et canadien doivent s’adapter à ces nouveaux besoins. »
- Laurent Odjick, directeur général de la Société immobilière du Regroupement des Centres d’amitié autochtones du Québec (SIRCAAQ)