Rapport de recherche
Le loyer étudiant moyen bondit de près de 20% en deux ans à Sherbrooke
2024-06-20
Le loyer étudiant moyen bondit de près de 20% en deux ans à Sherbrooke

Sherbrooke, le 20 juin 2024 – L’Unité de travail pour l’implantation de logement étudiant (UTILE) dévoile aujourd’hui les résultats d’une grande enquête régionale sur la situation résidentielle de la population étudiante sherbrookoise, à laquelle plus de 1200 personnes ont répondu. Cette enquête révèle notamment que le loyer moyen payé par la population étudiante sherbrookoise a bondi de 18,29% sur deux ans entre 2021 et 2023.

De l’autre côté de l’équation, le revenu de la population étudiante n’augmente pas à la même vitesse que le coût des logements: plus de la moitié des 3300 locataires étudiant·es collégiaux et des 14 700 locataires étudiant·es universitaires ont un revenu annuel sous le seuil de 20 000$.

« C’est inquiétant de constater que la hausse des loyers étudiants vécue à Sherbrooke entre 2021 et 2023 est aussi importante que celle vécue à Montréal durant les mêmes années », souligne Élise Tanguay, directrice des affaires publiques de l’UTILE. « Puisque la population étudiante occupe une partie importante des marchés locatifs de la ville, ce sont l’ensemble des locataires de Sherbrooke qui en ressentiront les effets. »

Inadéquation entre l’offre et la demande

Le rapport révèle aussi que 25% des étudiant·es locataires habitent dans des colocations de trois personnes ou plus. Il existe à Sherbrooke une inadéquation entre la taille des ménages et l’offre résidentielle: 66% des ménages sont composés de deux personnes ou une seule, mais 49% des logements ont trois chambres à coucher ou plus.

« Dans de telles circonstances, il ne faut pas se surprendre que de grandes colocations étudiantes se retrouvent dans des logements qui ne sont pas adaptés, comme des maisons unifamiliales, et que ça crée parfois des enjeux de cohabitation à Sherbrooke. La solution à ça, c’est de construire rapidement davantage de logements destinés à la population étudiante pour rétablir l’équilibre entre la taille des ménages et celle des logements », conclut Mme Tanguay.

Faits saillants du rapport ÉCLAIR Sherbrooke

● 79% des étudiant·es locataires collégiaux et 90% étudiant·es locataires universitaires se logent sur le marché locatif privé ;

● Plus de la moitié des étudiant·es locataires sherbrookois·es indiquent avoir un revenu annuel sous le seuil de 20 000$ ;

● Le loyer moyen payé par la population étudiante sherbrookoise a bondi de 18,29% sur deux ans entre, 2021 et 2023.

Citations

« Il n’y a plus aucun doute. Il y a crise du logement abordable pour la communauté étudiante qui demande des actions majeures et soutenues de nos gouvernements et de tous les pans de la société. En l’espace de 2 ans, soit depuis la dernière enquête Phare, on constate une fois de plus une augmentation majeure des prix des logements avec des loyers médians à près de 800$ par mois pour des personnes étudiantes n’ayant que des moyens très limités. Résultat : l’endettement étudiant augmente, ce qui est un boulet pour notre génération mais aussi pour la réussite de nos études. »

Gabriel Lemelin, coordination aux affaires externes de la Fédération étudiante de l’Université de Sherbrooke (FEUS)

« Une augmentation du loyer mensuel moyen de 16% à 21% entre 2021 et 2023 est scandaleuse. Avec les hauts coûts des autres dépenses essentielles, les personnes étudiantes sont à bout de souffle. La moitié de la communauté étudiante universitaire gagne moins de 20 000$ par année. Avec des loyers qui grimpent de jour en jour, les personnes étudiantes sont confrontées à un stress grandissant. Impossible de se concentrer sur les études lorsque l’on ne pense pas être capable de payer son loyer le premier du mois… À quand de réelles solutions pour aider la communauté étudiante dans cette crise du logement ? »

Nicolas Dionne, directeur aux affaires politiques et externes du Regroupement étudiant de maîtrise, diplôme et doctorat de l'Université de Sherbrooke (REMDUS)