Vivre en Ville, l’Arpent et l’UTILE, trois organismes à but non lucratif oeuvrant dans le secteur de l’habitation, annoncent aujourd’hui le lancement du Laboratoire pour l’abordabilité du bâti (le LAB), un groupe de réflexion qui propose aux différents gouvernements des solutions à coût nul pour favoriser la construction de logements à but non lucratif sur leur territoire.
La prémisse du LAB est qu’il est impératif, pour sortir durablement de la crise du logement qui nous afflige, de construire davantage de logements à but non lucratif. « Pour réduire la flambée des prix de l’habitation, il faut créer plus de logements qui seront isolés de façon durable des pressions spéculatives du marché », souligne Adam Mongrain, directeur de l’Habitation à Vivre en Ville. « Coopératives, offices municipaux et OBNL d’habitation: tous ses modèles ont en commun d’avoir comme mission de préserver l’abordabilité des loyers sur le très long terme ».
Pour y arriver, le LAB propose une série de mesures qui visent spécifiquement à faciliter la construction de nouveaux logements à but non lucratif. « On constate que plusieurs municipalités, notamment, souhaitent agir de façon plus proactive pour favoriser le développement d’un parc immobilier abordable, mais on sait aussi que les villes ont une marge de manœuvre financière limitée. C’est pour ça que le LAB propose une panoplie de mesures autres que les subventions directes que les municipalités peuvent mettre en place rapidement et à faible coût, voire à coût nul », explique Laurent Levesque, directeur général de l’UTILE.
Présente au lancement officiel du LAB mardi, la mairesse de Sherbrooke, Évelyne Beaudin, appuie la démarche du groupe de réflexion. « Pour répondre aux besoins d’aujourd’hui et de demain en matière de logement, il nous faut sortir des sentiers battus. En ayant un groupe de réflexion dédié à l’abordabilité du bâti, nous aurons accès à des idées, des solutions innovantes qui seront véritablement ancrées dans le territoire québécois », se réjouit Mme Beaudin.
Un engagement transversal pour l’abordabilité
Le LAB appelle les municipalités à réfléchir aux impacts de leurs processus et de leurs décisions sur l’abordabilité des projets et à chercher à favoriser la réalisation de logements à but non lucratifs de façon transversale dans toutes leurs activités. « Les règlements de zonage, les décisions des comités consultatifs d’urbanisme, la façon dont le financement est octroyé… Les municipalités possèdent plusieurs leviers pour agir sur l’abordabilité, mais elles n’ont pas toujours les ressources disponibles pour déployer la pleine mesure de leurs outils réglementaires et de maîtrise foncière », constatent Mathieu Lemay et Florence Clermont, chargé·e·s de projets à l’Arpent.
Le LAB a pour le moment produit 7 fiches de solution que l’on peut retrouver sur son site internet, au www.lab-habitation.org. Les solutions proposées vont de la réduction des délais administratifs à l’utilisation des règlements de zonage pour faciliter la réalisation de projets à but non lucratif plus structurants, en passant par une révision du mandat des comités consultatifs en urbanisme pour y inclure la notion d’abordabilité.
Vivre en Ville, l’Arpent et l’UTILE feront prochainement une tournée des acteurs politiques municipaux et provinciaux pour leur présenter ces solutions. Les élu·es, fonctionnaires et autres acteurs du milieu de l’habitation sont par ailleurs convié·es à un webinaire gratuit le 6 juin durant lequel seront présentées en détails chacune des propositions du LAB.